La langue des Kurdes
Les Kurdes parlent le kurde, une langue indo-européenne qui
appartient à la branche indo-iranienne. Le kurde est une langue indépendante
ayant sa propre évolution historique, son système grammatical et son lexique.
Il possède trois dialectes principaux et deux secondaires. Chaque dialecte se
divise sur plusieurs sous-dialectes. Une vive intercompréhension existent entre
les sous-dialectes dans la même région, mais le degré d’intercompréhension
diminue entre les dialectes. Ça veut dire, on ne peut pas comprendre sans
difficultés, tout ce qui échange entre deux locuteurs de dialectes différents,
mais la communication se déroule quand même.
Le kurde
septentrional appelé aussi kurde Kurmanji ou Badínaní, est une langue
vernaculaire avec le plus grand nombre de locuteur. Il est parlé par presque
trois quarts des kurdes d’aujourd’hui. Il est le seul dialecte kurde qui se
parle dans toutes les parties du Kurdistan : dans le nord de l'Irak, au
nord-est de la Syrie, au sud-est de la Turquie, dans le nord-ouest de l'Iran,
en Arménie, en Géorgie. Il regroupe plusieurs sous-dialectes : Adyamani,
Bekraní, Bírjendí, Botaní, Bayezídí, Hekkarí, Jiwanshírí, Qocaní, Senjarí,
Urfí, Yunekí et Surcí.
Mais le kurde central appelé aussi kurde Sorani, est parlé
surtout par les kurdes au nord-ouest de l’Iran et au nord-est de l’Irak. Il
regroupe ces sous-dialectes : Mukrí, Erdelaní, Germíyaní, Soraní, Xushnaw,
Píjhder, Píraní, Wermawe, and Hewlérí.
Le kurde
méridional est un dialecte prédominant dans le
sud du Kurdistan, à la fois en Irak et en Iran, surtout dans la région
Shehreban, Dínewer, Hemedan, Kirmashan, Xanekin, Mendelí et Pehle. Il est aussi
la langue des Kakai et les Zengenze. Il regroupe ces sous-dialectes : Bajelaní, Kelhirí, Goraní, Nankilí, Kendúley,
Senjabí, Zengene, Kakayí et Kirmashaní.
Les deux dialectes secondaires sont Dimili et Hawrami, qui sont deux langues sacrées. Dimili appelé aussi
zaza, zazaki, est parlé dans le nord du Kurdistan, surtout dans la
ville Darsim, Chapakhchur, Siverek, etc. Il est parlé aussi au nord d’Irak par
les Shabaks et au nord-est d’Iran par les tribus Dumbuli et Zerzas. Il est la
langue liturgique de la religion d’Alévisme. Il regroupe ces
sous-dialectes : Sívirikí, Korí, Hezzú, Motkí et Dumbulí. Mais Hawrami est
parlé dans le sud du Kurdistan, de la ville d’Halabja à Pawe, Newsud, Besaran.
Il est la langue liturgique de la religion secrète d’Yârsânisme (Kakaisme). Il regroupe
ces sous-dialectes : Hellebjey, Sheyxaní, Textí, Lehúní, Bésaraní.
Il faut aussi savoir que les sous-dialectes ne sont pas la
langue d’écrit, mais la langue d’oral. Les gens se parlent en sous-dialectes,
mais à l’écrit, ils ont recours aux dialectes, parce que les sous-dialectes ne
s’écrivent que par le système d’écriture de leur dialecte. Ils ne font pas
partie de la norme. Alors, ils perdent
leurs caractères à l’écrit.
Dans certaines sources linguistiques, la langue Lurri est
considéré comme un sous-dialecte de la langue kurde. La langue Lurri est une
langue indo-européenne, qui appartient à la branche des langues iraniennes
occidentales. Il y a beaucoup de mots kurdes dans la langue Lurri, mais jusqu’à
présent, la relation entre le kurde et le Lurri n’est pas distinguée. Le lurri
est parlé par les kurdes Faylis, qui habitent en kurdistan iranien à Kermanshah
et en kurdistan irakien au gouvernorat de Diyala (Khanaqin, Mendeli and
Muqdadiyah).
Les dialitectes du kurde |
En ce qui
concerne le système d’écriture, la langue kurde n'a pas d'écriture propre, elle
s’écrit en trois alphabets : Latin, arabo-persan et cyrillique.
« Pour ce qui est de l'écriture,
les Kurdes de Géorgie et d'Arménie écrivent leur langue en alphabet cyrillique,
ceux de Turquie en alphabet latin, ceux d'Irak, d'Iran et de Syrie en alphabet
arabe ou arabo-persan » (L. Jacques, Le Kurdistan, 2014).
Le kurde est une langue phonographique,
ça veut dire, le nombre des sons sont égaux au nombre des lettres. On écrit
comme on prononce. Les kurdes turcs s’écrivent avec 31 caractères, alors que
les kurdes irakiens, iraniens et syriens s’écrivent avec 36 caractères, mais les
kurdes d’URESS s’écrivent avec 35 caractères.