dimanche 3 septembre 2017

Les villes du Kurdistan iranien

Les villes du Kurdistan iranien


La ville de Sanandadj

On dit que la citadelle de Sane Dej fut bâtie en 1636 par Soleymân Khân Ardalân, émir du Kurdistan à l’époque de Shâh Safi le Safavide (1628-1642). A la place du Sanandadj actuel se trouvait autrefois la ville de Sir dont le mot signifie en persan « sisar » (trente têtes). Près de Sisar, la région de Sad Khânieh (Sad Khâneh) est aujourd’hui nommée Sena. Sanandadj et ses environs furent quatre siècles durant le fief des émirs locaux de la tribu des Ardalân, qui se disaient descendants des Sassanides. Lors des guerres irano-ottomanes sous l’ère safavide, cette famille s’allia parfois aux Iraniens, parfois aux Turcs.

Après sa prise de pouvoir, en 1733, Karim Khân Zand rasa une bonne partie de Sanandadj. S’ensuivit une période d’anarchie qui se termina quand Khosrow Khân Ardalân devint gouverneur sous le règne qâdjâr. Pour le remercier de ses services, Aghâ Mohammad Khân Qâdjâr – fondateur de la dynastie qâdjâre -, lui offrit également la région de Sanghar.

A l’époque de Rezâ Gholi Khân Ardalân, des dissensions internes éclatèrent au sein de la famille Ardalân et après un certain nombre de conflits, ce fut finalement Amanollâh Khân, le frère de Rezâ Gholi Khân, qui devint le dernier émir gouverneur local et héréditaire de Sanandadj. Amânollâh Khân, fils de Khosrow Khân fut gouverneur de Sanandadj de 1799 à 1824. Cette période fut fastueuse pour la région, car cet homme capable entama de nombreux projets de construction et de rénovation dans la ville.

En l’an 1284 le gouvernement central, nomma Hâdj Mirzâ Mo’tamed-o-Dowleh, oncle de Nâssereddin Shâh, gouverneur du Kurdistan et ce dernier conserva ce poste jusqu’en 1874. Aujourd’hui, Sanandadj est le chef lieu de la province du Kurdistan et l’une des belles villes de l’ouest de l’Iran.

La ville de Bâneh

Avant l’islam, une tribu zoroastrienne, les Gahghou, régnait sur cette ville. Après l’invasion arabe, ce fut la tribu des Ekhtiâr Diny qui prit le contrôle de la région. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, Bâneh était nommée Behroojeh (l’Ensoleillée) et les documents antérieurs citent ainsi cette ville. Cette ville subit deux graves incendies, d’abord durant la Grande Guerre et une seconde fois durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, le cimetière du nord est de la ville est connu sous le nom de Vieux Bâneh.

Les modifications du nom et du positionnement géographique de la ville sont dues aux épidémies de peste et de choléra qui poussèrent les survivants à reconstruire la ville ailleurs, puisqu’ils considéraient la place comme désormais infectée. Les incendies et les guerres tribales furent d’autres raisons qui poussèrent les habitants à déplacer la ville. Il y a aujourd’hui plusieurs villages autour de Bâneh qui portent le même nom tels que Neyzeh Dokohneh Behroojeh Kohneh, Siavame Kohneh, Armarde Kohneh, Toudeh Kohneh, etc., ainsi que d’autres villages homonymes auxquels il manque uniquement le suffixe kohneh (vieux). Le nom de Bâneh provient du mot kurde bân qui signifie toit et provient de l’altitude et de l’aménagement de la ville dans la montagne. D’autres estiment que ce nom provient de Bâneh dans le sens de khâneh (demeure, village, lieu de repos) ou campement militaire, puisque la ville possédait autrefois deux grands forts.

La ville de Bâneh est située à une altitude de 1525 mètres de hauteur et la splendeur des paysages de montagnes qui l’entourent poussent de nombreux voyageurs à effectuer une ascension jusqu’à cette ville.

La ville de Bidjâr

La ville de Bidjâr commença à se développer sous le gouvernement de Mohammad Khân Garousi, gouverneur de la région de Garous. Le bazar de cette ville date de l’ère safavide et fut rénové à l’époque qâdjâre. La ville de Bidjâr, haute de 1870 mètres, est surnommée le « toit de l’Iran ». Les habitants de cette région sont en majorité cultivateurs. Chaque année environ cent mille tonnes de blé sont produites dans la région et Bidjâr a pour cette raison été surnommée le « silo de l’ouest ». La région de Garous possède une ancienne civilisation et des tablettes hiératiques y ont été retrouvées. Ces tablettes prouvent qu’une civilisation vivait là avant la création de la civilisation assyrienne trois millénaires auparavant.

La ville de Divândarreh

Dotée d’un climat tempéré et agréable, cette belle ville du Kurdistan est située à 95 kilomètres au nord de Sanandadj. Divândarreh est parmi les centres ruraux qui ont commencé à se développer depuis une décennie.

La ville de Saghez

Sous le nom d’Izirtâ, cette ville a été la première capitale des Mèdes à l’époque de la première union mède. Les chefs mèdes construisirent des fortifications autour de cette ville parmi lesquelles ils restent aujourd’hui les vestiges de Zivieh et Ghaplantou (Adamait). Sargonne II, le roi assyrien, attaqua les Mèdes et détruisit ces fortifications. Après cela, les Scythes reconstruisirent Saghez, qu’ils baptisèrent du nom scythe de Sâkez, et la choisirent pour capitale. Le nom actuel de cette ville provient du peuple scythe – Sakka – et Saghez est la forme nouvelle du nom Sakz et Sakez. Une autre théorie sur l’origine étymologique de cette appellation provient de l’existence de forêts de frênes sauvages autour de la ville. Une histoire mythologique prétend quant à elle que la ville ayant été bâtie par trois jeunes filles (sa ghaz : trois filles), elle ait été nommée Saghez. La ville de Saghez était autrefois située au sud-ouest de la ville actuelle et ce qui reste de l’ancienne ville est appelée le Vieux Saghez. La ville actuelle se forma d’abord autour du bazar. Plus tard, sous l’influence des échanges avec les villes avoisinantes de Tabriz, Sanandadj et Bâneh, elle commença à se développer. Aujourd’hui, sa position géographique et la rivière qui la traverse donne un charme certain à cette ville.

La ville de Ghorveh

Ghorveh, située sur une vaste plaine à 93 kilomètres de l’est de Sanandadj et du nord-ouest de Hamedân, a longtemps été un ensemble de bourgs placés sur la voie de communication qui reliait ces deux grandes villes. Le village principal de cet ensemble était autrefois le village de Ghaslân qui s’agrandit sous l’impulsion du célèbre gouverneur du Kurdistan Amânollâh Khân, qui fit bâtir une citadelle, un palais, une mosquée, un bain et un grand parc, ainsi que de nombreuses demeures dans le village. Aujourd’hui, la situation géographique de la ville et l’existence de sources thermales attirent annuellement de plus en plus de voyageurs.

La ville de Kâmyârân

Une autre des belles villes du Kurdistan est Kâmyârân. C’est une ville nouvelle située à soixante cinq kilomètres au sud de Sanandadj. Les habitants de cette région sont également kurdes. Cette ville a un climat agréable au printemps et en automne.

La ville de Marivân

Cette ville a à près deux siècles d’histoire. Sur l’ordre de Nâssereddin Shâh, en 1865, le prince qâdjâr Farhâd Mirzâ, gouverneur de la région jusqu’à la Révolution constitutionnelle, fit bâtir un fort dans cette ville qui n’était alors qu’un village frontalier. Il narra l’histoire de la construction du fort dans une tablette qu’il fit clouer au mur de la mosquée de Dar-ol-Ehsân (la grande mosquée de Sanandadj).

En l’an 1869, Farhâd Mo’tamed-o-Dowleh renforça la citadelle et la nomma Shâh Abâd. Près de ce même fort militaire, une agglomération rurale se forma qui fut automatiquement nommée Marivân (le fort). Dans ce bourg, sur l’ordre du gouverneur, on fit construire un ghanât, des bains et des ab anbâr (bâtiments de réserve d’eau douce). Après Hâdj Farhâd, Hâdj Mohammad Ali Khân Mozzafar agrandit le fort et fit construire plusieurs grandes demeures, un caravansérail et un autre ghanât dans le village de Shâh Abâd, c’est-à-dire Marivân. Plus tard, toutes ces constructions furent détruites à l’époque de la Révolution constitutionnelle et des troubles qui s’ensuivirent. Au début du règne pahlavi, le gouverneur de l’époque bâtit un fort dans le village de Mosak dont on se sert aujourd’hui en tant que caserne militaire. L’existence du beau lac Zarivâr à l’ouest de Marivân a transformé cette ville en important lieu touristique.

la source: http://www.teheran.ir/spip.php?article1151#gsc.tab=0